A Grécia tem, ultimamente ocupado os
noticiários, as discussões, a política, as cabeças do mundo ocidental (o
Oriente está-se bem lixando para a Grécia e para o Euro) com o suspense do vai
ou não vai, sai ou não sai. A novela pelos vistos é bem antiga e uma olhada
neste pequeno apanhado dum livro de 1858, dá um retrato bem claro e nítido do
que se passava, e pelos vistos passa ainda nas terras de Helena, Ulisses, Penélope
e Nausica, Aristóteles e outros nossos conhecidos.
Nomeado membro École française d'Athènes, Edmont About
vai viver dois anos na Grécia, de 1851 à 1852, onde a conheceu em profundidade.
+ + + + + +
LA
GRÈCE
CONTEMPORAINE
PAR EDMOND ABOUT
TROISIEME EDITION
PARIS
1858
|
LIBRAI RI E DE
L. HA C HE TTE ET C1ª.
Rue Pierre Sarrazin, N° 14
Droit de traduction reservé
CHAPITRE VII.
LES FINANCES.
Observations generales sur la situation financière de la Grèce.
La Grèce vit
en pleine
banqueroute
depuis sa naissance.
- Les
impôts sont
payés en
nature. - Les
contribuables ne payent point
l'État , qui ne paye point ses creanciers. -Budget d'exercice et budget de gestion. - Les ressources
du pays
ne se sont pas accrues en vingt années.
Le regime financier de la Grèce est tellement extraordinaire et ressemble si peu au nôtre, que
je crois necessaire, avant
d'entrer dans les détails du budget, de placer ici quelques observations generales.
La Grèce est le seul exemple connu d'un pays vivant
en pleine banqueroute depuis le jour de sa naissance.
Si la
France ou l'Anglelerre se trouvait seulement
une année dans cette situation, on
verrait des catastrophes terribles: la Grèce a vécu plus de vingt ans
en paix avec la banqueroute.
Tous les budgets, depuis le premier jusqu'au dernier,
sont en déficit.
Lorsque, dans un
pays civilisé, le budget des recettes
ne suffit pas a couvrir
le budget des dépenses,
on y pourvoit au moyen d'un emprunt fait a l'interieur.
C'est un moyen que le gouvernement
grec n'a jamais tente, et qu'il aurait
tenté sans succes. Il a fallu que les puissance protectrices de la Grèce garantissent sa solvabilité pour qu'elle negocie un emprunt a l'exterieur.
Les ressources fournies par cet emprunt
ont eté gaspillées par le gouvernement sans aucun fruit pour le pays; et, une fois l'argent depensé, il a fallu que les garants, par pure bienveillance, en servissent les interêts : la Grèce ne
pouvait point les payer.
Aujourd’hui elle renonce a l’espérance de s’aquitter jamais. Dans le cas on les trois puissances protectrices continueraient indefiniment a payer pour elle, la Grèce ne s'en trouverait pas beaucoup mieux. Ses depenses ne seraient
pas encore couvertes par ses ressources.
La Grèce est le seul pays civilisé où les impôts soient
payés en nature. L'argent est
si rare dans les campagnes qu'il a fallu
descendre a ce mode de perception. Le gouvernement a essayé d'abord d'affermer
l'impôt, mais les fermiers, apres être temerairement engagés, manquaient a
leurs engagements, et l’État, qui est sans force, n'avait
aucun moyen
de les contraindre.
Depuis que l'État
s'est chargé lui même de percevoir
l'impôt, les frais de perception
sont plus considerables, et les
revenus sont a peine augmentés. Les
contribuables font ce que faisaient
les fermiers: ils ne
payent pas.
Les riches proprietaires, qui sont
en même temps des personnages influen ts, trouvent moyen
de frustrer l'État, soit en achetant, soit en intimidant
les employés. Les employés, mal
payés, sans avenir assuré,
surs d’être destitués au premier changement
de ministère, ne prennent point, comme chez nous, les intérêts de l'État. Ils ne songent qu'à se faire des amis, à
amenager les puissances et à
gagner de
l’argent.
Quant aux petits proprietaires, qui doivent payer pour les grands,
ils sont protegés contre les saisies, soit par un
ami puissant, soit par leur propre misère. La loi n'est jamais, en Grèce
cette personne intraitable que nous connaissons. Les employés ecoutent les contribuables. Lorsqu'on se tutoie et
qu'on s'appelle frères, on trouve toujours
moyen de s'entendre. Tous les Grecs se connaissent beaucoup
et s'aiment
un peu. Ils ne connaissent guere
cet être abstrait qu'on appelle l'État, et ils ne l'aiment point. Enfin, le
percepteur est prudent: il sait qu'il ne
faut exasperer personne, qu'il a de mauvais passages a traverser pour
retourner chez lui, et qu'un accident est bientôt arrivé.
Les contribuables nomades, les
bergers, les boucherons, les charbonniers, les pecheurs, se font un
plaisir et presque un point d'honneur de ne point payer d'impôt. Ces braves gens se souviennent qu'ils ont ête
Pallicares*: ils pensent, comme du temps des Turcs, que leur ennemi c'est leur maître,
et que le plus beau droit de l'homme est
de garder son argent.
C'est pourquoi les ministres des finances, jusqu'en 1846, faisaient deux budgets des recettes: l'un, le budget d’ exercice, indiquait
les sommes que le gouvernement
devrait recevoir dans
l'année, les droits qui lui seraient acquis; l'autre, le budget de gestion, indiquait ce qu'il esperait recevoir. Et, comme les ministres des finances sont
sujets a se tromper a l'avantage de
l'État dans le calcul des ressources
probables qui seront realisées, il aurait fallu
faire un troisieme budget, indiquant les sommes
que le gouvernement était sur de percevoir.
Par exemple, en 1845, pour le produit des oliviers
du domaine public, affermés regulierement
aux particuliers, le ministre inscrivait au budget d'exercice une somme de 444.800
drachmes. Il esperait (budget
de gestion) que sur cette somme , l'Et at
serait assez heureux pour percevoir 61.500 drachmes. Mais cette ésperance etait au moins presom ptueuse,
car l’année precedente, l'État n'avait
perçu, pour cet article ni 441 800 drachmes, ni 61 500 drachmes, mais 4.457 drachmes 31 cent., c'est-a-dire environ un pour cent sur
ce qui lui etait dû.
En 1846, le ministre d'es finances ne redigea
point de budget de gestion, et l'habitude s'en est perdue.
L'État ne veut pas prevoir
en principe qu'il ne sera pas payé de ce qui lui est
dû. Mais, quoique les
budgets suivants soient plus reguliers dans la forme, l'État continue a
solliciter vainement ses debiteurs recalcitrants ou insolvables.
Une dernière observation
qui m'est suggerée par l'examen des
differents budgets de 1833 a 1853, c'est que les ressources de l'État ne se sont pas accrues sensiblement dans ces vingt années.
De 1833 a 1843,
la recette moyenne de chaque année a
eté de 12. 582.968 drachmes 9 lepta. La dépense moyenne
a eté de 13.875.212 dr. 39 lepta.
Le
deficit annuel de 1.292.211 dr. 30 lepta.
En
1846, les recettes esperées se
montaient a la somme de 14.515.500 dr.
Le budget
de 1847 était le même que celui de 1846, sauf une augmentation esperée de 360.725 dr. 79 lapta sur les recettes.
Depuis cette époque, les revenus de l'État
ont subi one diminution considerable: en 1850, par l'affaire Pacifico et le blocus du Pirée, qui arreta le commerce maritime des Grecs pendant toute une campagne, tandis qu'un hiver
extraordinairement rigoureux tuait des troupeaux,
....
(Continua o livro, com 252 páginas, que se recomenda a quem quiser
conhecer melhor a Grécia)
* Pallicares:
Soldat grec (ou albanais), réputé pour sa bravoure, resté fidèle aux traditions
nationales.
12/07/2015
Nenhum comentário:
Postar um comentário